Le Krav-Maga
Un peu d'Histoire...Créée par Imi Lichtenfeld dans les années 1930 en Tchécoslovaquie, elle se fonde sur des techniques de combat de rue, qu'il acquit lors d'attaques de groupes fascistes contre la communauté juive. La méthode combine des techniques provenant de la boxe, du judo, du ju-jitsu et de la lutte
Au début du xxe siècle, la ville de Bratislava, appartenant alors à l’Empire austro-hongrois abritait, à l’instar de nombreuses villes d’Europe de l’Est, une importante communauté juive ashkénaze. Samuel Lichtenfeld était détective et instructeur en chef de la police départementale, devenu célèbre pour ses nombreuses affaires élucidées et son enseignement de l'autodéfense. Son fils, Imi Lichtenfeld, né à Budapest en 1910, s’inspira grandement des activités de son père. Il remporta de nombreuses compétitions en lutte, boxe et gymnastique3. Dans les années 1930, face à la montée du fascisme en Europe, et pendant la Seconde Guerre mondiale, Imi Lichtenfeld réunit autour de lui un groupe de jeunes athlètes dont la mission était de protéger la communauté juive locale. Il prit part à de nombreuses bagarres qui lui firent prendre conscience des différences entre les compétitions sportives et les « combats de rue ». Son action le rendit vite impopulaire auprès des autorités locales. Il commença en 1940 un périple de deux ans qui le mena finalement dans le mandat britannique de Palestine, après un passage dans les troupes britanniques. Il rejoignit alors la Haganah, formation para-militaire juive préfigurant l'armée israélienne. Il fit partie des troupes de choc, le Palmach, où il enseigna le kapap, la lutte et la gymnastique.
Le krav-maga s'est progressivement développé en France auprès des enfants où dans les années 2000 il était réservé aux plus de 16 ans. Dans ce contexte, Stéphane Constant de IKMF a été l'un des premiers en France à enseigner cette discipline aux enfants dès 2005 et, en 2020, il sort le premier livre de krav-maga au monde sur le sujet Krav-maga pour enfants : Comment éduquer l'enfant à se protéger . Alors qu’il enseignait exclusivement aux forces de l’ordre, il a effectué des recherches pour l’adapter aux enfants.
En France, l’arrêté ministériel du 15 décembre 2008 accorde à la Fédération française de karaté (FFK) la délégation pour l’organisation et le développement du krav-maga. En conséquence, l’article L.212-5 du Code du sport est applicable13. Ainsi, pour enseigner cette discipline en France, l'enseignant doit être titulaire d'un diplôme d'instructeur fédéral (DIF FFK), s'il est bénévole, et, s'il est rémunéré, d'un certificat de qualification professionnelle (CQP) (délivré par le ministère du travail via la FFK), ou d'un DEJEPS (délivré par le ministère des Sports via la FFK)
L’objectif du krav-maga est l’apprentissage de la défense en un minimum de temps de formation et de s'adresser à un large public. Le krav-maga n’est pas conçu comme un art mais comme une méthode de combat rapproché. Dans ce souci d’efficacité, le krav-maga est en perpétuelle évolution. Contrairement à ce que certains prétendent, le krav maga n'est pas issu de sports de combats plus anciens mais répond en permanence à une exigence de proposer le meilleur compromis efficacité simplicité au regard des retours d'expérience permanents
Les entraînements diffèrent de ceux des arts martiaux ou des sports de combat dans la mesure où le but n’est ni la compétition ni une pratique culturelle ou physique. À cela s’ajoutent l’absence de règles a priori et les priorités. La méthode devant être intégrée rapidement pour la formation des soldats, elle ne s’appuie pas sur des qualités physiques particulières et n’est donc pas réservée à des troupes d’élites. La simplicité est déterminante. Le krav-maga est basé sur les réflexes et la rapidité d’action
Tout comme le close combat, le krav-maga se caractérise par différentes techniques incapacitantes ou létales. Ces méthodes sont très faciles à apprendre et très efficaces
Elles visent à mettre hors d’état de nuire un ennemi : le plus vite possible, le plus efficacement possible et par tous les moyens possibles (aucune limite de combat). Les techniques de combat à mains nues employées sont typiquement les plus dangereuses, les plus efficaces, et les plus simples que puisse générer le corps humain comme peut en témoigner la devise de cette pratique : simplicité, rapidité, efficacité et maîtrise de soi. Ces techniques sont choisies et adaptées pour fonctionner dans des conditions de stress maximum, et sur quelqu’un qui ne se laissera pas faire. Dans un combat pour assurer sa survie (donc de type non sportif), le seul but est d’éliminer la menace avant que celle-ci n'élimine l'individu concerné. Les coups sont donc focalisés sur des cibles anatomiques comme notamment les yeux, la nuque, les genoux, la gorge et les parties génitales. Le combattant cherchera systématiquement à prendre l’initiative de l’assaut, puis à neutraliser la menace (sans systématiquement rechercher le maximum de dégâts). La défense est donc toujours un pis-aller (récupération de l’initiative), visant à rétablir l’action offensive. Le déplacement est toujours en avançant (forward drive). Dans une situation donnée, la réponse doit être immédiate, aussi forte que nécessaire tout en restant adaptée à la situation, sans appel, naturelle et choisie pour servir un objectif précis, comme déconcentrer, fuir, immobiliser au sol, neutraliser voire tuer. Il en résulte 3 ensembles de techniques suivant que l’enseignement est destiné à l’armée, la police ou les civils. En effet, les objectifs n’étant pas les mêmes suivant ces catégories, attaquer, neutraliser, ou se défendre
Le krav-maga ne présuppose pas que les combattants respectent un ensemble de règles. En particulier, l’entraînement insiste sur des situations atypiques telles que : la réaction à une attaque surprise ; le combat à mains nues contre un adversaire armé d’une arme tranchante (exemple : couteau) éventuellement dissimulée, une arme contondante (exemple : batte de base-ball) ou une arme à feu ; anticipation à ce que l’adversaire sorte une arme ou/et s’en serve ; le combat contre plusieurs adversaires, sortir d’une situation d’encerclement ; et la protection d'une tierce personne
L’entraînement au krav-maga couvre aussi des situations susceptibles de dégénérer en combat ainsi que des méthodes, aussi bien verbales que physiques. Les qualités développées lors de l’entraînement sont : l’amélioration des réflexes, la fluidité, la rapidité, la précision, l’utilisation correcte des armes naturelles du corps, la détermination, la maîtrise de soi, et des réponses adaptées aux situations d’agression. L’entraînement s’articule donc autour de trois piliers : les techniques de self-defense, le combat mais aussi la forme physique, nécessaire à la qualité de la garde, et du pratiquant de manière générale. La pratique en club se fait dans le respect et l'intégrité des pratiquants ; lors des différents exercices ceux-ci s'appréhendent en tant que partenaires. Malgré le contexte violent que le krav-maga évoque (attaque à l'arme blanche, étranglement, saisi…), la pratique en club présente un taux de blessures extrêmement faible. L'auto-défense est une composante du krav-maga regroupant toute une série de techniques dont le but est de donner à ceux qui les apprennent la possibilité de se défendre contre des actions hostiles, d’être en mesure d’avoir le dessus sur leur(s) assaillant(s) et d’éviter d’être blessés. Cela comprend également les défenses contre toutes sortes d’agressions : coups de poing, coups de pied, étouffements, différentes prises et attaques à main armée (avec couteau, arme à feu, grenade ou gourdin)28. L’élève apprend ainsi à appliquer les différentes méthodes de krav-maga dans un maximum de situations (familières ou inconnues) : notamment obscurité, positions assise ou couchée, environnements étroits, contre plusieurs agresseurs29. Le combat au corps-à-corps marque une phase plus avancée du krav-maga, durant laquelle l’individu apprend à neutraliser rapidement et efficacement son assaillant. Celle-ci met en œuvre des éléments ayant trait au combat proprement dit : tactiques, feintes, attaques avec combinaison de plusieurs techniques, dimension psychologique du combat4. Il existe plusieurs types de combats : Combat technique : il permet de travailler sa technique, seul (shadow) ou face à un adversaire qui ne fait que recevoir les coups (avec ou sans esquives ou parades). Vitesse : lente. Combat souple : il permet d’exercer les qualités de vision, de distance et de coordination des mouvements avec le bon timing, le tout en conservant son intégrité physique et son assurance. Celui-ci se fait dans le respect des deux pratiquants, assimilés à des partenaires. Vitesse : moyenne. Combat appuyé : le but est d’éprouver sa propre efficacité, avec des coups portés mais également reçus. La gestion du souffle et du stress est également recherchée. C’est une logique de progression dans l’échelle des combats. Vitesse : normale. Combat dur : l’obtention de ceintures est subordonnée à cette épreuve (à partir de la ceinture verte est obligatoire pour les moins de 40 ans). Ce combat, très encadré, permet au pratiquant de donner le maximum de son potentiel dans un contexte de stress et de peur, tout en gardant sa lucidité. Il permet également de témoigner du courage du pratiquant ainsi que de son investissement dans la pratique du Krav Maga. Vitesse : normale. Outre les combats entre deux adversaires, en entraînement, se pratique aussi le combat « deux contre un », permettant d'apporter un réalisme face aux situations rencontrées dans la rue. Ceux-ci sont un outil pédagogique important concernant la gestion du stress et l'établissement d'une stratégie pour faire face à plusieurs adversaires